Interviews

Michel Quereuil

(mars 2003)
Michel Quereuil fait parti du célèbre groupe La Bande à Basile. En 1974, il participe à La Révolution Française pour les représentations au Palais des Sports puis au Théatre Mogador.

itw: Comment avez-vous été contacté pour participer à ce spectacle ?
Avez-vous fait un casting?

Pour ma part j’étais déjà présent au 1er spectacle celui du Palais des Sports où j’ai été engagé en passant un casting, pour le deuxième spectacle celui de Mogador j’ai juste passé l’audition pour les premiers rôles dont certains étaient vacants et c’est le Générale de Kellermann qu’il me fut donné de représenter pour Mogador et pour la tournée française qui suivit.

itw: Aviez-vous déjà écoute le double album avant d’avoir appris votre participation ?
Si oui qu’en avez-vous pensé ?

Je connaissais déjà le double album, j’étais à cette époque musicien « guitariste » de Jean-François Michaël qui avait enregistré la chanson « Chouan en avant », ce qui m’avait permis de rencontrer et de connaître les producteurs du spectacle et d’être engagé pour la promo télé au côté de Martin Circus. Je pense que cet album était très réussi et très abouti, tant sur le plan compositions que sur le choix des interprètes, ou de sa réalisation en studio. Claude Michel Schönberg l’un des compositeurs avait soigné tous les détails. Martin Circus était la clef de voûte de cet Opéra Rock à la Française dont nous n’avions nullement à rougir, c’est grâce à des groupes comme Triangle, Zoo, Martin Circus etc…que la pop progressiste vit le jour en France, d’un niveau musical élevé rivalisant avec des Frank Zappa, Jethro Tull, Skin Alley, ou même les Beatles, ils ont contribués à inspirer toute une génération de musiciens, prouvant que l’on peu faire du rock dans notre pays sans être targué de plagia ou de ringard. Cet Opéra Rock a su réunir un publique de toutes les tranches d’âge ainsi que de tous les milieux.
Un spectacle populaire très réussi.

itw: Comment se sont passées les représentations ? ambiance…

Les représentations étaient tout simplement magiques. Chaque acteur, chanteur, danseur, ou choriste, étaient totalement investi dans son propre rôle, a tel point que nous n’étions plus nous même mais l’incarnation de personnages faisant partie intégrante d’une histoire, avec tout ce que cela comporte d’amour, de joie, de peine et d’horreur. Je peux dire que j’ai réellement vécu la Révolution Française avec tous les sentiments que cela entrainent, que d’autres ont dû partager à cette époque. Le présent s’est évanoui durant ces nombreuses représentations pour nous faire vivre ainsi que les spectateurs une saga fabuleuse, celle de notre histoire de France.

itw: Comment réagissait le public ?

A un moment donné j’étais guillotiné et je recevais sans arrêt des lettres disant « non je ne veux pas que tu meurs ». C’est très drôle à vivre, car d’un seul coup on se retrouve dans la peau du personnage, en dehors des horaires de représentation ; en plus cette naïveté de penser que je meurs dans cette comédie fait que l’on est encore plus Charles Gautier.

itw: Quels souvenirs en avez-vous gardé ?

J’en garde un souvenir unique, ce spectacle nous tous apporté quelque chose de subtil, comme si nous devions vivre une expérience pour mieux comprendre notre vie de tous les jours. Mieux cerner la démesure dont l’homme est capable quelque fois quand il ne maîtrise plus ses instincts naturels. La Révolution Française fut la fin d’un régime qui méritait d’être changé mais d’une violence excessive que personne n’a jamais pu arrêter. Ce mal dévore encore notre humanité actuellement.

itw: Que vous a apporté cette experience de comédie musicale ?

Cette expérience est celle d’une tranche de vie en communauté comme dans le Loft mais sans les caméras. En dehors de la scène les coulisses étaient le théâtre d’un espace restreint où des hommes et des femmes se côtoyait chaque jour, pas moins de 50 comédiens chanteurs étaient présents. L’ambiance survoltée par les nombreuses représentations et répétitions favorisait quelquefois certaines disputes qui se déclarait sans cause apparente, après une bonne nuit de sommeil elle s’évanouissait comme si rien ne s’était passé. Sur le plan professionnel nous avons tous appris sur le tas. Certains chanteurs n’étaient ni danseur ni comédien, des comédiens devaient apprendre à chanter, chacun possédant de bonne base dû perfectionner ces trois disciplines. La meilleure école qu’il soit , car les cachets n’étaient pas le but de notre ambition et au bout de l’histoire aucune cagnotte ni maison à gagné, mais la joie de pouvoir se dire « maintenant je suis prêt à jouer dans tous les spectacles ». C’est d’ailleurs une partie de cette troupe qui fut engagé par notre metteur en scène préféré « Francis Morane » pour toutes les comédies musicales qui suivirent : May Flower, Moïse, Starmania et bien d’autres.

itw: Après cette comédie avez-vous eu envie de refaire une autre comédie ?

Oui, l’envie de faire d’autres comédies musicales était présente chaque jours, mais plutôt que de refaire la même expérience, avec un ami de la troupe également musicien, avons décider de nous lancer dans l’aventure, composer notre propre Opéra. Les thèmes populaires pour ce genre de spectacle étaient nombreux mais celui qui attira notre attention fut celui d’un homme dont l’exemple est encore encré et présent dans nos vies, il s’agit de Moïse. Encore une autre histoire à découvrir ! On dit souvent que les comédiens investis dans leurs personnages ne s’appartiennent plus, je dois dire que pour un compositeur c’est pire on devient fou.
Fou de joie et de bonheur évidemment, c’est une exaltation constante, même dans nos rêves, car se sont tous les personnages à la fois qui nous habitent une sorte de méga trip où l’on ne déplane pas de jour comme nuit, et tous ça sans produit illicite.

itw: Quels sont vos futurs projets ?
(interview réalisée en mars 2003)

Mes projets se sont toujours enchaînés dans le métier artistique, musicien, chanteur compositeur même réalisateur en studio, mais quelquefois dans des styles complètement différent, que je ne regrette absolument pas, pour la joie que cela m’a apporté. Les auteurs et compositeurs de la Révolution Française ont eu envie de créer et de produire un groupe 100% Français, dont le répertoire puiserait dans nos bonnes vieilles chansons traditionnelles, histoire de faire un coup « comme on dit dans le jargon de notre métier » Coup d’essai, coup de maître, la chanson intitulée : « Les chansons Française » grimpa en tête de tous les hits parades si bien qu’il a fallut à la hâte enregistrer un album pour assurer les spectacles et les promos télé qui se succédaient. Rapidement un deuxième single suivit « deux millions de disques furent vendus ». Une carrière internationale commença et tout se bouscula très vite, l’Olympia en première de Salvatore Adamo, le festival de Cannes pour la remise des prix des meilleurs ventes de l’année. La chanson fétiche s’appelait « La Chenille évidemment ».
Pour l’anecdote, quand il a fallu choisir un nom pour le groupe, cela n’a pas été si simple !
Toutes les idées trouvées, aucune ne convenaient et au bout d’une semaine en désespoir de cause, c’est l’idée et le nom lui- même qui vinrent à nous. Tous les jours les artistes et employés des éditions Baboo, achetaient leurs croissants chez un boulanger habituel, et en entrant dans la boutique les clients qui nous connaissant bien s’écriaient « mais c’est la Bande à Basile » et oui le patron s’appelait Basile, ce nom d’une autre époque se mariait merveilleusement bien avec nos chansons. C’est ainsi qu’à la majorité ce nom et cette idée si simple et géniale à la fois furent adoptés. En dehors de la Bande à Basile qui a connu la carrière que l’on sait, j’ai toujours continué à composer des musiques pour d’autres artistes et dans tous les styles de Jean-Luc Lahaye à Julie Pietri, d’Annie Cordy à Michèle Torr, de C. Jérôme à Sandy Stevens en passant Corinne Hermes, Carlos, la Bande à Basile et bien d’autres. Tout cela pour dire que la Comédie Musicale mène à toutes les formes d’expressions elle est la meilleure école pour les artistes qui se destine à une carrière professionnelle, je peux dire pour finir, j’ai eu la chance de connaître une époque les 70’s, 80’s où le Show Business rimait avec Artistique et non pas avec marketing, une autre école...

En préparation une nouvelle comédie musicale, dont l’auteur est Gilles Thibault (Comme d’habitude) auteur également de Sardou, Hallyday, Claude François...

Actualité (2003)

Nouvel album Disque d’Or, Vive la Fête avec ses 18 titres incontournables, Sortie le 15 mars 2004 chez Sun Records (WAGRAM).
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